UAF fournit des services essentiels malgré des difficultés financières
par Sarah Rennie, Traduit par – Ian Ward2025-06-04
L’organisme communautaire Une Affaire de Famille, basé à Ormstown, joue un rôle clé dans le maintien du tissu social du Haut-Saint-Laurent depuis plus de 30 ans. Cet organisme visionnaire, qui gère plusieurs programmes essentiels, fait actuellement face à des perspectives difficiles, car les subventions gouvernementales et le soutien municipal se sont taris.
« Heureusement, certaines municipalités ont mis tout en œuvre pour nous soutenir du mieux qu’elles peuvent », explique Gabrielle Limoges, directrice d’Une Affaire de Famille, tout en soulignant que de nombreux habitants de la région reconnaissent la valeur du travail de l’organisation.
« Notre mission est vaste, admet Gabrielle Limoges, directrice de l’UAF. L’avantage, c’est que cela nous permet de vraiment répondre aux besoins de chaque membre de la famille, mais cela nécessite une grande variété de programmes et une équipe importante », explique-t-elle, précisant que l’organisation compte actuellement 16 employés à temps plein, qui se déplacent dans tout le Haut-Saint-Laurent pour animer divers programmes.
Dans le domaine de la petite enfance, l’organisme offre plusieurs ateliers et programmes de soutien destinés aux parents de bébés et de jeunes enfants, ainsi que des initiatives parents-enfants et deux services de garde sans rendez-vous à Ormstown et à Saint-Anicet. Une équipe jeunesse coordonne des événements et des activités destinés aux jeunes adultes âgés de 12 à 24 ans.
Enfin, une équipe dédiée aux aînés organise des activités pour les personnes âgées de plus de 50 ans. Les programmes s’adressent tous à des groupes d’âge spécifiques, mais les activités de l’UAF sont toujours intergénérationnelles. Mme Limoges affirme que « tout le monde est toujours le bienvenu. Notre objectif est de créer un réseau social autour de chaque membre de notre communauté », explique-t-elle, soulignant que ses équipes s’efforcent de briser les idées reçues selon lesquelles les organismes communautaires sont destinés aux personnes qui ont de gros problèmes ou des difficultés financières.
« Ce n’est pas le cas ici », dit-elle, tout en reconnaissant que tous les programmes sont accessibles aux clients vulnérables. « C’est ouvert à tous, et nous croyons sincèrement que c’est ce qui fait la richesse de notre organisation, car nous rassemblons des personnes d’horizons très divers ».
Une période difficile
La plupart des programmes gérés par l’UAF sont financés par des subventions ou des programmes externes. Le budget de fonctionnement de base est d’environ 176 000 dollars, ce qui, selon Mme Limoges, n’est pas suffisant pour payer son personnel. La plupart de ses employés travaillent pour l’organisation depuis plus de dix ans. « Ils sont formés et qualifiés, nous essayons donc de leur offrir des salaires compétitifs », explique-t-elle, tout en insistant sur le fait que le travail communautaire est moins bien rémunéré que d’autres domaines, mais qu’elle s’efforce de montrer l’exemple.
« L’une de nos forces est vraiment le sentiment d’appartenance », dit Mme Limoges, soulignant que les membres de l’équipe se voient souvent proposer des emplois dans des écoles et des établissements de santé. « Nous sommes soudés, nous nous amusons et nous nous entraidons. Cela vaut beaucoup en termes de qualité de vie, mais cela a un coût », déplore-t-elle.
Mme Limoges estime avoir rempli au moins 38 demandes de financement pour des projets ponctuels cette année seulement afin de maintenir ses programmes. L’incertitude économique actuelle, conjuguée aux récentes élections fédérales et aux élections municipales à venir, a entraîné une diminution des subventions disponibles cette année. « Nous dépendons de toutes ces sources de financement », dit-elle, soulignant que la situation est indépendante de sa volonté. « À l’heure actuelle, notre déficit se situe à 65 000 dollars », déclare-t-elle, ajoutant que les subventions ne sont pas versées et qu’ils ont perdu le soutien important de la municipalité ou l’organisme est situé.

Ce manque à gagner signifie qu’au moins un poste ne sera pas renouvelé l’année prochaine et qu’un poste vacant ne sera pas pourvu. « Nous avons l’habitude de racler les fonds de tiroir », explique Mme Limoges, qui précise que l’organisation maintient actuellement ses programmes en transférant des fonds provenant des budgets de gestion qui servent normalement à payer les assurances, les honoraires professionnels et les services publics.
« Il y a une limite à ce que nous pouvons faire », déclare Mme Limoges. « Ce n’est pas facile, et cela rend tout le monde inquiet », ajoute-t-elle, précisant qu’elle souhaite faire preuve de transparence sur la situation, mais qu’elle ne veut pas que les employés ou les clients s’inquiètent d’un éventuel retard ou arrêt des programmes.
L’UAF suspend traditionnellement ses activités pendant l’été, les activités devant prendre fin cette année vers le 15 juin. Mme Limoges indique qu’elle et l’équipe de direction s’efforcent de faire en sorte que le personnel puisse profiter de cette pause en sachant que leurs emplois seront assurés en septembre.
En attendant, deux événements de collecte de fonds sont prévus le 7 juin, dont une journée musicale au Gigzz Musique-Resto à Ormstown avec les musiciens locaux Pierre Lachance et Guy David, Dave Hills et Bob Davis, Dan McKell et Barkhouse. L’UAF sera également présente lors des vide-greniers communautaires à l’écocentre de Sainte-Barbe, où elle vendra des hot-dogs, des boissons et des collations afin de garantir la poursuite de son important travail cet automne.